Tv réalité

S’il est un shojo qui a conquis le plus grand nombre de jeunes filles de mon époque c’est bien entendu Video Girl Ai. A mon époque ce titre se battait à armes égales avec dragon ball mais relativisons en signalant que les mangas étaient rares à l’époque aussi. Pourtant, ce n’est parce qu’un manga a fait son temps qu’il faut l’oublier surtout lorsque l’auteur s’appelle Masakazu Katsura.

Comme de nombeux autres mangaka, celui-ci débute sa carrière en gagnant le concours TEZUKA. Il pense faire une école d’art mais peu après l’avoir intégré Jump lui propose de travailler directement comme pro sans passer par la case assistant d’un autre. Il fera divers nouvelles histoire de se roder puis en 83 sortira Wingman un titre qui fleure bon le X-Or. Par la suite les problèmes s’enchainent : critique de ses supérieurs concernant le fait qu’il ne sait pas exploiter les personnages féminins, accident qui lui fait perdre son talent de dessinateur, baisse de qualité des nouvelles qui suivront Wingman…
C’est en 89 qu’il retrouve le succès avec Vidéo Girl Aï. Il suit les conseils de son éditeur tout en gardant ses thèmes favoris de la SF en créant cette jeune fille virtuelle chargé de consoler Yota…

Le complexe du homard ou les problèmes de l’adolescence

Yota est un lycéen d’une gentillesse infinie. Même s’il est amoureux de Moémi, il préfère laisser Takashi la draguer pour le bonheur de la jeune fille. Ce genre de comportement lui ouvrira les portes du Gokuraku, un vidéo club un peu spécial, où il trouvera une cassette particulière. Une cassette magique, un magnétoscope défectueux, on mélange les deux et Ai Amano apparaît avec comme mission: rendre à Yota tout son courage pour qu’il puisse déclarer sa flamme à Moémi.

Pfff l’amour y’a pas que ça dans la vie

Vous devez vous en douter, j’aime les mangas dont le thème principal n’est pas le seul abordé. C’est le cas de VGA qui débute certes avec une écriture proche du vaudeville mais ensuite s’attaque avec finesse et intelligence aux problèmes universels des adolescents : la drogue, le viol, l’amour et tout ce qui en découle (fidélité, les sentiments et leur évolutions, le fait de grandir…). Ce manga deviendra via ses thèmes qui touchent tout le monde sans distinction de pays une vaste population de lecteurs.

Moui mais toi tu en penses quoi ?

Si on prend le graphisme je ne peux dire qu’une chose : c’est beau. Abouti, fouillé, avec un trait des plus fins, c’est vraiment magnifique de se plonger dans les planches de Katsura. Concernant le scénario, l’histoire est prenante pour un shojo ce qui assez rare dans ce milieu qui préfère des amourettes avec une godiche qui finit par vivre le grand amour à la fin dans un scénario cousu de fil blanc. Comme dit plus haut, la romance va évoluer vers une intrique beaucoup plus profonde qu’on ne pourrait le croire, la mentalité des protagonistes subissant le contrecoup des changements scénaristiques de manière logique.

De plus signalons que l’adaptation française est nickel avec une traduction sans faille pour l’époque. Bref du bon à mettre dans sa biblio.

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