Ryokan le poête.

Je viens à vous afin d’offrir à vos yeux et votre ame un parfum de zen.

Je tenais à vous présenter un grand homme à mes yeux qui a su suivre la route de la simplicité et faire du bouddhisme zen un art de vivre : Ryokan Ce moine zen du début de l’ère Meiji, véritable figure légendaire du Japon, a su réaliser entre sa vie d’ermite empreinte d’esprit zen et ses talents de poète et de calligraphe une harmonie parfaite et exemplaire.

Petite bio :

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Ryôkan : la jeunesse.

Le père de Ryôkan , Araki, est plus connu sous le nom de Inan. Il fut poète, un maître du haiku. Défendant la cause impériale contre le pouvoir shogunal du Bakufu, il mourut en 1795 à 59 ans. Sa mort fut d’ailleurs assez obscure certains écrits disant qu’il s’agissait de meurtre.
Yamamoto Eizo ( le nom de départ de Ryôkan), fut son deuxième parmi les dix enfants de Araki. Eizo emboîta vite le pas à son père, et se mit à écrire des poèmes.
En 1765 vers l’âge de 20 ans, Ryokan se rend dans un temple zen Soto du voisinage et devient novice. Il y rencontre un maître de passage, Kokusen, et part avec lui pour le sud du pays. Pendant douze ans, il se forme à la pratique du zen. En 1790, Kokusen le nomme à la tête de ses disciples et lui confère le nom de Ryokan Taigu, esprit simple au grand coeur.

Ryokan : le Poète

Lorsque Kokusen meurt, Ryôkan réalise que diriger le temple ne lui convient pas. Ryôkan quitte donc le temple pour devenir moine errant. Il finira par revenir dans son village natal pour le service funèbre à la mémoire de son père et se fixe non loin de là, sur le versant d’une montagne. A soixante ans, l’âge le force à venir s’installer au pied de la montagne puis, chez l’un de ses amis. C’est là qu’il rencontre Teishin. Entre le vieux moine et la belle jeune femme de vingt-neuf ans naît un sentiment de respect mutuel. Teishin est aussi une lettrée et une poétesse. Leurs poèmes liés comptent parmi ce que la littérature amoureuse japonaise a de plus beau.
Teishin ne publia jamais ses propres poèmes mais choisit plutôt d’en rassembler certains de Ryoken, après la mort de ce dernier en 1831. Le recueil est intitulé Hasu no tsuyu ou Hachisu no tsuyu. Cet acte désintéressé permit à Ryoken d’être connu d’un large public, alors que Teishin, elle, resta relativement dans l’ombre.

Ryôkan : les écrits

Hachisu no tsuyu est connu en Occident sous le nom de “La Rosée d’un lotus” dont voici quelques extraits histoire de vous faire une idée de la beauté de ces textes.

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J’ai beau sur les doigts
des deux mains faire le compte
tous ces disparus
sont à présent trop nombreux
il en est pourtant ainsi

De l’heure présente
il se faut uniquement
soucier C’est que
point ne revient le passé
point n’est connu l’avenir

Tout ce que la terre
a de pierres précieuses
ou d’or vaut bien moins
en ce début de printemps
que des nouvelles de vous

>> pour en lire d’autres.

En voici quelques autres tirés d’un recueil

L’automne prend fin –
à qui pourrais-je confier
ma mélancolie ?

Ha ! si tout le jour
je me sentais aussi bien
qu’au sortir de mon bain !

Ce qui m’interpelle le plus dans cette histoire c’est le coté amour incroyable et platonique qui a uni ces 2 personnes nous offrant ce qu’il y a de plus beau en écrits. Qu’en pensez vous (que vous ayez ou non lu ce livre dispo chez Gallimard, plein d’extraits existent sur le web) ?

Pensez vous comme moi que la différence d’age puisse s’effacer lorsque les ames sont en osmose ?

Cela vous inspire t il divers haiku ? si oui désirez vous les faire connaitre ici même ?

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